Lycanthrope

I could not decide if the glowing was in my mind, in my eyes, or if my shadow indeed had a glow of its own. I watched how the other shadows – those of the trees around me – merged with and expanded from my own. They seemed to glow a little too. I saw a shadow the shape of a dog. It glowed also. “Hello shadow the shape of a dog,” I said. “Welcome home,” said the shadow the shape of a dog, “Have you seen my sister?” “Whose home?” I asked, “And who is your sister?” “It is not my home,” said the shadow the shape of a dog, “but I live here anyway. My sister is lost in the forest on the other side.” “I was just there, but I have not seen anyone who looks like you. What are you anyway?” I asked. “I am the shadow of a trapped wolf,” he said, “I am the Nowherewolf. I wonder, what do I look like to you?” “You look like a shadow who glows a little bit. What are you made of?” I asked. “I am made of something that is not there. I cannot escape this island, but I cannot quite be here, so I walk in circles, and since I cannot be where I am meant to be, I am only a shadow. Light is the shadow cast by darkness. I am negative light.” “Do you think I am made of something like that too?” I asked, “What do I look like to you?” “You look like some exquisite-wolf-woman,” said the Nowherewolf, “But I do not think you are a shadow.” “How different do you think we are? Are we more similar than we are different?” I asked. “The glow keeps us different – the shade blends us together.” “Then what will happen when the sun rises?” I asked. “The sun does not rise here. At the end of every dawn, night falls again. In the middle of the night, you will be made of the same shadow as me. Everything will be, except for the moon.” “Why not the moon?” I asked, “Where does moonlight come from?” “Moonlight comes from my imagination,” said the Nowherewolf, “If the moon sets on a cloudy night, the whole land falls under the spell.” “Where did you come from?” I asked. “I came from your imagination,” said the Nowherewolf, and then he was gone.

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Loup-garou Je ne pouvais me décider à savoir si la lueur se trouvait dans mon esprit, dans mes yeux, ou si mon ombre avait effectivement une incandescence propre. J’observais comment les autres ombres – celles des arbres autour de moi – se confondaient et s’extirpaient de la mienne. Elles semblaient briller un peu aussi. J’ai vu une ombre de la forme d’un chien. Elle brillait aussi. – Salut, l’ombre de la forme d’un chien, ai-je dit. – Bienvenue à la maison, dit l’ombre de la forme d’un chien, aurais-tu vu ma sœur ? – La maison de qui ? ai-je demandé. Et qui est ta sœur ? – Ce n’est pas ma maison, dit l’ombre de la forme d’un chien, mais je vis quand même ici. Ma sœur est perdue dans la forêt de l’autre côté. – J’étais justement là-bas, mais je n’ai vu personne qui te ressemble. Qu’es-tu, de toute façon ? ai-je demandé. – Je suis l’ombre d’un loup piégé, dit-il, je suis le Loup-de-nulle-part. De quoi ai-je l’air ? – Tu as l’air d’une ombre qui brille un peu. De quoi es-tu fait ? ai-je demandé. – Je suis fait de quelque chose qui n’est pas là. Je ne peux pas m’échapper de cette île, mais je ne peux pas vraiment être ici non plus, alors je marche en cercles, et puisque je ne peux pas être où je devrais être, je ne suis qu’une ombre. La lumière est l’ombre définie par l’obscurité. Je suis une lumière négative. – Penses-tu que je suis fait de quelque chose comme ça aussi ? ai-je demandé. De quoi ai-je l’air ? – Tu as l’air d’une exquise-femme-loup, dit le Loup-de-nulle-part, mais je ne crois pas que tu sois une ombre. – À quel point crois-tu que nous soyons différents ? Sommes-nous plus semblables que différents ? ai-je demandé. – La lueur nous distingue – l’ombre nous unit. – Alors qu’arrivera-t-il quand le soleil se lèvera ? ai-je demandé. – Le soleil ne se lève pas ici. À la fin de chaque aube, la nuit tombe encore. Au milieu de la nuit, tu seras fait de la même ombre que moi. Tout le sera, sauf la lune. – Pourquoi pas la lune ? ai-je demandé. D’où vient le clair de lune ? – Le clair de lune vient de ton imagination, dit le Loup-de-nulle-part. Si la lune se voile par une nuit nuageuse, le sortilège se déploie sur tout le territoire. – D’où viens-tu ? ai-je demandé. – Je viens de ton imagination, dit le Loup-de-nulle-part, et puis il n’était plus là.

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